Panel SiGMA : le cas des soci¨¦t¨¦s de financement des litiges

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Des avocats se sont exprim¨¦s lors d’un panel SiGMA Europe : il faut r¨¦glementer les soci¨¦t¨¦s de financement des litiges pour diminuer le nombre de demandes de remboursement de joueurs en Autriche et en Allemagne

Les op¨¦rateurs titulaires d’une licence ¨¤ Malte et dans d’autres juridictions ont fait face ¨¤ une avalanche de demandes de remboursement depuis une d¨¦cision de justice l’ann¨¦e derni¨¨re. Si un op¨¦rateur ne poss¨¨de pas de licence en Autriche, le contrat de pari avec le joueur est depuis lors annulable.

Ces r¨¦clamations ont ¨¦t¨¦ ¨¦tendues aux administrateurs de soci¨¦t¨¦s et m¨ºme aux anciens administrateurs. En cons¨¦quence, de nombreux op¨¦rateurs ont choisi de quitter le march¨¦ (comme Bet-at-home en octobre dernier).

Les avocats participant au Panel SiGMA Europe ont ¨¦chang¨¦ sur cette question : cette d¨¦cision ¨¦tait-elle une erreur judiciaire pour les op¨¦rateurs concern¨¦s ?

De plus en plus de financement des litiges

Christoph Leitgeb, associ¨¦ de DSC, explique que la d¨¦cision du tribunal a contribu¨¦ ¨¤ cr¨¦er une industrie de soci¨¦t¨¦s de financement des litiges. Elles financent les r¨¦clamations des joueurs et fournissent un soutien juridique.

Elles ont ¨¦tabli un mod¨¨le commercial tr¨¨s r¨¦ussi ¨¤ partir des r¨¦clamations des joueurs. Depuis un an, de nouvelles soci¨¦t¨¦s de financement souhaitent profiter de ce mod¨¨le commercial a-t-il d¨¦clar¨¦.

Les op¨¦rateurs ont mis en place diff¨¦rentes strat¨¦gies pour g¨¦rer les r¨¦clamations, certains refusant m¨ºme de payer. Cette r¨¦action a d¨¦clench¨¦ des mesures d’ex¨¦cution en Autriche et ¨¤ l’¨¦tranger.

Davinia Cutajar, partenaire de WH Partners, nuance la situation : ¨¤ ce jour, il n’y a pas eu de jugement d¨¦finitif. On ignore si les jugements sont ex¨¦cutoires ¨¤ Malte.

En th¨¦orie, en vertu du droit proc¨¦dural autrichien, ces conclusions peuvent faire l’objet d’un appel.

Nicholas Aquilina, associ¨¦ de BRANDL TALOS, consid¨¨re que les op¨¦rateurs sont n¨¦glig¨¦s par les tribunaux autrichiens. Certaines affaires sont jug¨¦es en “deux, trois ou quatre minutes”.

De toute ¨¦vidence, la proc¨¦dure civile du droit autrichien n’est pas respect¨¦e. Il est possible de faire appel. Cependant, les tribunaux de deuxi¨¨me instance sont r¨¦ticents ¨¤ examiner les vices de proc¨¦dure et confirment dans la plupart des cas le jugement de premi¨¨re instance.?

L’affaire a ¨¦t¨¦ soumise ¨¤ la Commission europ¨¦enne.

Il a ¨¦galement d¨¦clar¨¦ que les plaideurs tiers sont au c?ur du probl¨¨me : ils font beaucoup de publicit¨¦ en Autriche, sur les r¨¦seaux sociaux et m¨ºme par le biais de d¨¦pliants envoy¨¦s par la poste.

La r¨¦glementation consiste aujourd’hui, principalement, ¨¤ fixer certains plafonds. Souvent, nous ne savons pas qui finance une telle r¨¦clamation. Il y a un r¨¦el manque de transparence.

Pas de solution ¨¤ court terme

Christian Rapani (associ¨¦ chez Rapani Law) a d¨¦clar¨¦ que la mise en ?uvre d’une nouvelle r¨¦glementation pourrait, ¨¤ court terme, mettre de l’huile sur le feu. Les plaideurs tiers chercheraient ¨¤ r¨¦clamer le plus d’argent possible avant que les nouvelles r¨¨gles ne s’appliquent.

? moyen et ¨¤ long terme, je m’attends ¨¤ un changement important ; tous ne seront pas en mesure de respecter les nouvelles normes.?

Les pan¨¦listes ont convenu qu’il n’y avait pas de solution ¨¤ court terme au probl¨¨me.

En cons¨¦quence, les op¨¦rateurs doivent ¨¦valuer la meilleure strat¨¦gie pour faire face ¨¤ ces r¨¦clamations et l’int¨¦grer dans leur mod¨¨le commercial.